Des réticences à la diffusion ?

Certains docteurs craignent que la diffusion de leur thèse facilite le plagiat ou empêche la publication ultérieure chez un éditeur. Ces craintes ne sont pas fondées.

Le plagiat

Le plagiat est le fait de recopier l'œuvre de quelqu'un sans citer sa source (appropriation indue de l'œuvre d'un autre).

Paradoxalement, plus un texte est référencé et visible sur Internet, plus il est difficile de le plagier. Il est certes plus facile, techniquement, de copier son contenu, mais il devient impossible de dissimuler qu'il y a eu plagiat.

D'une part, le dépôt d'un texte dans une archive ouverte est considéré comme une publication à part entière, laquelle permet de prouver facilement, et publiquement, la paternité et l'antériorité du contenu de la thèse. L'auteur du texte originel peut donc défendre efficacement ses droits.

D'autre part, de plus en plus d'établissements se dotent de logiciels anti-plagiat leur permettant de contrôler le contenu des travaux, thèses ou mémoires, qui leur sont remis par les étudiants et les doctorants. Il en est de même pour les éditeurs, qui utilisent le même type d'outils afin de vérifier l'originalité des articles qui leur sont proposés. Or, les logiciels anti-plagiat, qui comparent des contenus, ne peuvent identifier les plagiats que si le texte plagié est disponible en ligne. Un texte exposé, publié dans une archive ouverte, sera donc davantage protégé qu'un texte disponible uniquement au format imprimé ou en accès restreint sur l'intranet d'un établissement.

La publication chez un éditeur

Le fait de publier votre thèse, ou un article tiré de votre thèse, chez un éditeur ne vous empêche pas forcément de diffuser vos travaux en parallèle sur une archive ouverte. La publication d'un texte scientifique chez un éditeur est encadrée par un contrat, par le biais duquel l'auteur cède une partie de ses droits patrimoniaux à l'éditeur. Or, de nombreux éditeurs acceptent désormais que les écrits scientifiques qu'ils publient puissent également être mis à disposition en open access par leur auteur. Deux outils vous permettent de connaître la politique des éditeurs en la matière :

Il est très important de noter que l'auteur cède à son éditeur les droits qui porte sur une version de sa thèse, qui est relue, remaniée, corrigée par le comité éditorial et les relecteurs sollicités par l'éditeur, puis mise en page. La version preprint, prépublication, de la thèse, telle qu'elle a été soutenue et archivée, appartient pleinement à l'auteur, qui peut la diffuser en ligne s'il le souhaite. Si l'éditeur souhaite s'opposer à la diffusion du preprint, cela doit être mentionné explicitement dans le contrat d'édition. Attention, l'éditeur ne peut s'opposer à la diffusion de la thèse au sein de l'établissement de soutenance et de la communauté universitaire : il s'agit là de dispositions réglementaires qui ne peuvent être remises en cause par un contrat.

Enfin, il se peut qu'un éditeur refuse de publier un livre ou un article qui reprend le contenu d'une thèse diffusée en ligne, considérant alors que le contenu du document qui lui est soumis n'est pas inédit (l'éditeur peut prétexter un plagiat). Dans ce cas-là, l'auteur de la thèse peut différer la diffusion en ligne de sa thèse, en ayant recours à un embargo, le temps que l'ouvrage ou l'article, paraisse.